Comminges en lutte

Comminges en lutte

saisine du Conseil de Developpement

UNION LOCALE DES SYNDICATS CGT DU COMMINGES

6, avenue Maréchal Foch       31 800 SAINT GAUDENS  

Téléphone : 05 61 89 32 37  Télécopie : 05 61 89 69 00    Courriel : cgtcomminges@wanadoo.fr

                                                                                 

                                   Saint Gaudens le 21 MARS 2008

 

à Monsieur le Président du Conseil de Développement

 du Pays de Comminges Pyrénées


 

Objet : saisine du conseil de développement

 Monsieur le Président

 

Au nom des représentants CGT, j'ai l'honneur de vous adresser la saisine que nous déposons devant le conseil de développement .

Nous demandons à ce qu'une réunion soit programmée dans un délais assez bref afin que les termes de cette saisine soient examinés et débattus .

Nous vous serions gré, de bien vouloir en envoyer copie aux membres qui composent le conseil .

Dans l'attente, recevez Monsieur le Président , l'expression de ma haute considération.

Pour les représentant CGT

 

D LAPUYADE



 

UNION LOCALE DES SYNDICATS CGT DU COMMINGES

 

6, avenue Maréchal Foch       31 800 SAINT GAUDENS  

Téléphone : 05 61 89 32 37  Télécopie : 05 61 89 69 00    Courriel : cgtcomminges@wanadoo.fr

 


Saint Gaudens le 21 MARS 2008

 
 

à Monsieur le Président du Conseil de Développement

 du Pays de Comminges Pyrénées

  

Objet : saisine du conseil de développement

 

Monsieur le Président

 

Comme vous le constatez tous les jours, le processus de privatisation et de suppression des services publics se poursuit et connaît une accélération forte ces derniers mois. Notre Comminges est particulièrement touché avec de nombreux projets néfastes, que ce soit à EDF/GDF, la poste, les trésoreries, les impôts, le fret et le transport de voyageurs de la SNCF, l’ONF, l’enseignement, la santé….

La fermeture du tribunal de Saint Gaudens, nous laisse encore sous le choc, y compris par  la méthode brutale employée. Pour EDF GDF l’emploi à la distribution en 2000  c'était 128 salariés et  aujourd’hui  83 . Si on laisse faire, la fermeture définitive des sites de Montréjeau et de l’Isle en Dodon est programmée. A la SNCF,  le fret est ouvert à la concurrence avec des conséquences directes en Comminges (Tembec, Lafarge...). La vétusté de la ligne Montréjeau Luchon remet en cause sa pérennité.

 

Aux Impôts et au trésor,  les trésoreries d’Aurignac , d’Aspect et de L'Isle sont menacées. A ce sujet, une rencontre à déjà eu lieu avec des élus municipaux, des  conseillers généraux,  le députés et  les syndicats )

 

A la Poste, les fermetures de bureaux de poste ou leur transformation en agence postale communale à la charge des contribuables de la commune sont toujours d'actualité.

 

A France Télécom, des luttes en 2007 ont permis de maintenir des emplois dans le domaine des métiers de l’intervention sur le réseau. Mais les dangers sont toujours présents .

 

Dans l' Enseignement, les fermetures de classes sont d'autant plus d'actualité avec les nouvelles annonces de suppressions de postes sur le prochain budget. Des actions ont lieu dans le luchonnais et dans l’Aspétois. Des menaces pèsent sur des sections au lycée agricole à St Gaudens

A la DDE, la loi de décentralisation Raffarin a conduit à une profonde restructuration des services départementaux de l'ex- Equipement. Nous sommes passés de 17 subdivisions territoriales de proximité à 6 implantations territoriales. En Comminges, nous sommes passés de 6 subdivisions à un seul service à Saint Gaudens .

Alors que la démographie du Comminges et son évolution socio-économique génèrent de plus en plus le besoin d’accès aux services de proximité, les entreprises publiques, les administrations et services techniques de l’Etat désertent purement et simplement notre territoire.

 

Lorsque l'on parle de services publics que ce soit des administrations ou des entreprises publiques, on parle avant tout de l'Etat, de son rôle et de sa place dans les institutions tel qu'il s'est construit depuis la libération notamment .

 

C'est fondamentalement ce qui est en jeu aujourd'hui avec la révision générale des politiques publiques (RGPP) .

 

La révision générale des politiques publiques lancée par Nicolas Sarkozy à peine un mois après son élection, témoigne de son acharnement à construire un « autre Etat » au service exclusif de la finance. Un Etat qui n’a plus rien à voir avec l’héritage pourtant toujours moderne de la libération. Un Etat qui était régulateur social, garant de l’intérêt général, de l’égalité des citoyens et de la cohérence des territoires.

 

La RGPP qui se décline déjà par 96 mesures annoncées le 12 décembre 2007, met en lumière la cohérence d’ensemble entre la casse des entreprises publiques et celle des administrations départementales de l’Etat . Ce projet se met en place sur fonds de suppression massive des emplois  (35 000 par an à compter de 2009).

 

Selon, François Fillon , la France serait la dernière démocratie évoluée à ne pas avoir réalisé sa RGPP , ce qui constituerait en soit une obligation de s’aligner sur ces dernières . A ce jour tous les pays qui ont effectivement conduit ce chantier se retrouvent avec un secteur public exsangue . On pourrait citer l’Allemage, le Japon, le Canada, l’Italie, la Suède, la Nouvelle Zélande, la Suisse……Les emplois publics de l’Etat ont été divisés au moins par deux ou ont quasiment disparu, ce qui du même coup, sert de point d’appui au patronat pour casser les statuts, code du travail  et garanties collectives dans le secteur privé. 

 

L’autre enseignement qui nous vient de ces pays est que les collectivités locales se sont vues transférér une masse de compétences et de responsabilités qu’elles ont du mal à assumer notamment sur le plan budgétaire .

 

La logique clairement affichée de la RGPP est basée sur une conception d'un Etat reposant sur deux piliers :

            - un niveau national resserré (réduction des ministères et des administrations centrales)  qui définit les politiques publiques (quel rôle réel du parlement ?)

            - un niveau local de mise en oeuvre des politiques publiques organisé sur le principe du flux tendu de type privé . En clair c'est le mieux placé sur le marcher qui fait : agences, secteur privé , mouvement associatif .

 

La CGT avait d'ailleurs pointé des dangers dans le contenu et les objectifs du contrat de Pays concernant la substitution de l'économie solidaire aux services et administrations de l'Etat.

 

Aujourd'hui, avec la RGPP, les grands groupes privés ont donc un boulevard qui s’ouvre devant eux dans leur recherche de profit maximum .

 

Pour la CGT, l’heure est au rassemblement le plus large pour passer à l’offensive sur l’exigence du maintien mais aussi d’une réelle modernisation et d’un réel développement des services publics de proximité.

 

Au delà de cette priorité du rassemblement pour la mobilisation des commingeoises et des commingeois, la CGT est bien sûr disponible pour participer avec toutes les forces volontaires, à la construction d’un vrai projet de service public dans le Comminges, à partir des besoins concrets des collectivités et des citoyens .

 

Le 4 mars, la CGT avait invité les élus à une rencontre . Malgré la période choisie cette réunion très riche a permis de bien balayer la problématique posée en Comminges .   

 

Quelques éléments retenus des échanges

 

Dans chaque entreprise ou service de l’état les syndicats et le personnel essaient de résister ,mais les coups assénés sont de plus difficiles à éviter. Les syndicats des services publics ont leurs limites, d'autant plus qu'ils ont aussi à s'occuper des conséquences sociales et de carrière pour les agents qu'ils représentent.

 

La défense du service public ne peut donc passer que par son élargissement à la population qui en est finalement le seul propriétaire légitime .

 

La décentralisation a certes transféré des compétences aux collectivités locales qui sont aujourd'hui un intervenant majeur en terme de service public notamment dans le social, le logement et l'aménagement . Mais le problème est que cela créé des inégalités au niveau du territoire national entre les départements et régions riches et les autres . Nous avons le même phénomène entre communes riches et pauvres sur un territoire plus restreint . La décentralisation oui , mais à condition qu'elle ne serve pas le désengagement voir la disparition de l'Etat. Or c'est ce qui ce produit .

 

Les élus municipaux, départementaux , régionaux en sont bien conscients mais le système les piège . En effet , ils sont pris en tenaille entre les besoins, la demande des gens qui les poussent à se substituer au départ des services publics et la nécessité de résister .

 

Beaucoup d'élus notamment des petites communes subissent et avec eux la population. Ils  sont encore trop peu nombreux  à avoir conscience de la gravité de la situation car les décisions «leur tombent dessus» sans qu'ils en soient avertis . Par contre, Ils doivent en gérer les conséquences dans l'urgence (ex :fermeture du bureau de poste ou du district EDF). De ce fait une dynamique de résistance large à du mal à se mettre en place.

 

Les habitants et usagers du territoire sont trop absents des débats ou des rassemblements . Malgré tout, des résistances et des luttes existent et elles sont un point d'appui . Le constat est que nous sommes pour l'instant, en échec sur la construction des convergences et d'une lutte globale pour la défense de l'ensemble des services publics sur un territoire donné comme le Comminges .

 

Cela conforte le besoin urgent de mutualiser les forces afin d’expliquer la réalité concrète et les enjeux au plus grand nombre pour pouvoir construire des luttes et un mouvement de fond dans la durée, mais aussi faire des propositions de développement de services publics qui recueillent l'adhésion de tous .

  

A noter un large consensus sur ces éléments de débats portés par les intervenants .          

 

Partant de là, les représentants CGT au conseil de développement font une proposition de construction d'une organisation permettant de rassembler les Commingeois, le tout en accord avec l'UL CGT du Comminges et son collectif services publics.

 

Pour la CGT, le constat est qu'une structure existe pour construire cette démarche . C’est le conseil de développement du Pays de Comminges où tous les acteurs du territoire sont représentés (élus, syndicats,  chambres consulaires, associations).

 

Il est important de préciser que  le conseil de développement n'a rien à voir avec la structure chargée d'administrer le Pays où seuls les élus sont représentés .

 

Le conseil de développement est une organisation qui fait partie intégrante du Pays mais il est totalement indépendant de l'association de gestion . Il est comparable en ce sens au conseil économique et social .

 

Pour la CGT , il n'est sans doute pas utile de dépenser de l'énergie à essayer de construire autre chose alors que l'outil existe . C'est sûrement à  partir de lui que l’on doit être le plus efficace pour organiser de façon structurée et durable les quatre éléments fondamentaux du rassemblement de la population commingeoise: état des lieux, information ,décision ,mobilisation.

 

La suite dictera les évolutions, mais dans un premier temps, le Conseil de développement  peut être un point d'appui et un moteur important .

 

Pour la CGT, le conseil de développement sera complètement dans son rôle sur une telle démarche .

 

Les représentants CGT déposent donc une saisine devant le  conseil de développement.

 

Termes de la saisine

            1) que le conseil de développement inscrive à l'ordre du jour d'une prochaine réunion les éléments de débats développés ci dessus . En précisant que ces derniers ne prétendent pas à l'exclusivité et que tous les collèges composant le conseil sont à même d'apporter leur propre contribution .

            2) que le conseil examine un plan de travail consistant à réaliser un état des lieux précis de la situation des services et administrations de l'Etat, des entreprises publiques présentes sur notre territoire

            3) que le conseil réfléchisse aux initiatives à prendre en terme de communication et de sensibilisation des populations qui composent notre territoire

            4) que le conseil réfléchisse à toute initiative qui permettrait de jeter les bases d'une mobilisation la plus large .




21/04/2008
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